PRÉCIPITER. v. tr. Jeter, faire tomber d'un lieu élevé. Précipiter un homme du haut des murailles dans le fossé. Les anciens Romains précipitaient certains criminels du haut de la roche Tarpéienne. Se précipiter d'une fenêtre dans la rue, d'un troisième étage dans la cour. Le cheval s'est précipité dans un abîme avec le cavalier qu'il portait. Ce fleuve, ce torrent se précipite avec grand bruit du haut des rochers.
Il s'emploie aussi au figuré et signifie Faire tomber dans un grand malheur, dans une grande disgrâce, dans un grand danger. Les vices l'ont précipité dans l'infortune. On l'a précipité dans un abîme de maux. La révolution qui le précipita du trône. Il s'est précipité dans toute sorte d'excès, de désordres.
Il signifie aussi, figurément, Hâter, accélérer, rendre prompt et rapide. Ce musicien précipite le mouvement de ce morceau. Cet acteur précipite trop son débit. Dans la crainte d'être atteint, il précipitait ses pas. Cette rivière, resserrée entre ses bords, précipite son cours. Une course précipitée. L'ennemi a précipité sa retraite, sa fuite. Cette démarche a précipité sa perte, sa ruine, sa chute. Il a précipité son retour. Cet homme gâte toutes les affaires en les précipitant. Les gens sages ne précipitent rien. Il s'est trop précipité dans cette affaire. Ne vous précipitez pas.
En termes de Chimie, il signifie Extraire, par une réaction chimique, une matière solide d'une solution et la rassembler au fond du récipient. Le fer précipite le cuivre des solutions de ses sels. Du mercure qui se précipite. Il s'emploie aussi intransitivement. Le chlorure d'argent précipite en blanc.
SE PRÉCIPITER signifie S'élancer, aller impétueusement, s'avancer rapidement. Il se précipita sur lui pour le frapper. La foule se précipitait au-devant de lui. Fig., Les événements se précipitent. Il se précipite aveuglément dans le danger, dans les occasions périlleuses.
Ils se sont précipités dans les bras l'un de l'autre, Ils se sont embrassés avec empressement.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935