PAVILLON. n. m. Il se disait d'une Sorte de tente de forme ronde ou carrée, et terminée en pointe par en haut, qui servait jadis au campement des gens de guerre. Les pavillons étaient ordinairement faits de coutil. L'arbre ou le mât d'un pavillon. Les cordages d'un pavillon. Tendre un pavillon.
Il se dit aussi d'un Tour d'étoffe dont on couvre le tabernacle, dans quelques églises.
Il se dit également du Tour d'étoffe qu'on met sur le saint ciboire.
Il désigne, en termes d'Architecture, un Bâtiment isolé ou un Corps de bâtiment ordinairement carré, appelé ainsi, à cause de la ressemblance de sa forme avec celle des pavillons d'armée. Un pavillon de chasse. Il a bâti un pavillon au bout de son jardin. Un corps de logis entre deux pavillons.
Il désigne aussi l'Extrémité évasée d'une trompette, d'un cor, d'un porte-voix, etc.
En termes d'Anatomie, Le pavillon de l'oreille, Le cornet formé par la conque de l'oreille.
PAVILLON désigne, en termes de Marine, une Sorte de drapeau ou d'étendard, de forme rectangulaire, et dont le principal usage est de faire connaître à quelle nation appartient le bâtiment sur lequel il est arboré. Quand il a cet usage, on le place au mât de l'arrière : placé à d'autres mâts, il sert à indiquer le rang de l'officier général de mer qui commande. Il n'y a que l'amiral qui porte le pavillon au grand mât. Le pavillon de France. Le pavillon français. Un vaisseau battant pavillon anglais. Naviguer sous le pavillon des États-Unis. Arborer le pavillon. Hisser le pavillon. Mettre le pavillon bas. Baisser le pavillon. Rentrer le pavillon, Le faire descendre au moment du coucher du soleil.
Amener le pavillon, Le faire descendre avant de se rendre à l'ennemi. Le vaisseau étant fortement endommagé, on dut amener le pavillon.
Assurer son pavillon, Tirer un coup de canon en arborant le pavillon de sa nation.
Pavillon en berne, Pavillon hissé, déployé à mi-distance entre le sommet du mât et le pont du navire, soit en signe de deuil, soit comme signal de détresse, soit lorsqu'un homme vient de tomber à la mer. Mettre le pavillon en berne.
Pavillon de compagnie, Insigne distinctif d'une compagnie de navigation.
Capitaine de pavillon, Officier commandant un vaisseau monté par un amiral.
Mât de pavillon, Mât spécial placé à l'arrière du navire et sur lequel on hisse le pavillon national.
Fig. et fam., Baisser pavillon ou Mettre pavillon bas, Céder et se reconnaître inférieur à la personne à qui l'on se trouve comparé, avec qui l'on est en concurrence, en contestation. Pour cela, je baisse pavillon, et je reconnais que vous l'emportez sur moi. C'est un homme éminent, devant qui il faut mettre pavillon bas. Vos raisons sont meilleures que les miennes, je cède et je baisse pavillon. Je lui ferai baisser pavillon.
Fig., Se ranger sous le pavillon de quelqu'un, Se mettre sous sa protection.
PAVILLON s'emploie quelquefois, figurément, pour désigner les Vaisseaux, l'armée navale, la puissance maritime d'une nation. On est protégé, dans les parages étrangers, par le pavillon de sa nation. Le pavillon anglais domine sur ces mers. Cet amiral, dans la dernière guerre, a soutenu l'honneur du pavillon français.
Le pavillon couvre la marchandise, Le commerce des neutres doit être respecté par les puissances belligérantes. Il signifie aussi que Le transport d'une marchandise est légitimé par le pavillon que porte le navire qui la transporte. Il se dit encore, figurément, d'une Chose qui a pour garantie le nom de celui qui l'a produite, le crédit de l'endroit d'où elle provient. Je ne sais ce que contient ce livre, mais le pavillon couvre la marchandise.
Trafiquer sous pavillon neutre, Employer, en temps de guerre, des bâtiments neutres pour le transport de ses marchandises.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935